StJacques

Grandiose galère! Grandiose... Oui, les panoramas de l'Aubrac le sont! Mais la galère, c'est l'état du chemin, la pluie, le grésil, la neige ...Le pâle soleil qui sort très parcimonieusement fait foncer mes lunettes... mais mes essuie-glace étant en panne, je finis par ne plus rien voir du tout! Et mes lunettes de rechange ont perdu un verre dans le sac ! misère! allez donc trouver un opticien en Aubrac!

Pour faire quelques pauvres photos, il faut saisir l'instant où il ne tombe rien ... où un rayon de soleil réchauffe le paysage... C'est rare! Après il faut vite ranger l'appareil en prévision de la prochaine pluie... Je me bats aussi avec ma capuche qui ne veut pas rester sur mon bonnet, avec les gants qui empêchent toute tentative de photo avec l'iPhone ... Vous l'avez compris.. au bout de 7 semaines à se dire: "on pensera à ces débuts frisquets quand on suera en Espagne!"... le ras le bol de ce printemps pourri atteint la cote d'alerte!

Ceci dit, il nous reste la solution qu'on nous conseille de partout: emprunter la route si le chemin est impraticable! Les pèlerins du Moyen-Âge ne l'avaient pas!

Et les paysages restent grandioses, même s'ils ne sont pas vraiment photogéniques! Nous avons donc quitté Marchastel ce matin... avec l'espoir de merveilleux paysages! Suivant la route qui rejoignait le GR depuis Marchastel, nous traversons encore de vastes espaces de prés délimités par des murets de pierres sèches, le chemin, mouillé certes, reste très praticable jusqu'à Nasbinals.

Là nous nous attardons dans l'église romane où nous retrouvons... une statue de St Jacques, toujours avec nous! Ensuite nous traversons quelques espaces forestiers puis nous nous lançons dans l'ascension des monts d'Aubrac! Partout autour de nous, des sommets blanchis... Pour confirmer la chose, il neige ou grésille à tout instant. Un peu partout, des flaques, des ruisseaux, sans parler du chemin à l'état de boue pure! Les vaches nous regardent passer comme des fantômes sous nos capes , mais à la première averse elles filent s'abriter sous les quelques pauvres arbres qui peuvent encore pousser sur ces terres froides et exposées. pas folles!

Nous progressons donc dans ce milieu qui paraît si hostile mais qui doit être si beau sous le soleil! Passé le sommet (1350m), les pieds dans la neige, la tête sous le grésil battant, nous redescendons sur Aubrac où nous nous réfugions dans ce qu'on appelle ici le dôme, ancien monastère-hôpital d'autrefois où sont exposées différentes peintures moralisantes à l'intention des pèlerins.

Après avoir mangé un bout, nous renonçons au chemin forestier et nous lui préférons la route pour descendre sur St Chély d'Aubrac. Du coup nous découvrons toutes les installations préparées pour les festivités de la transhumance ce dimanche.

Arrivés à St Chély nous mesurons une fois encore l'impact commercial du chemin de St Jacques sur la vie de la localité! D'ailleurs nous sommes bien obligés de constater que plus nous avançons, plus les prix grimpent...le pèlerinage, quelle manne pour ce pays sans doute assez pauvre! Dommage pour nous... Ce n'est pas agréable de se sentir devenir "vache à lait"... Mais enfin, nous sommes au pays des vaches!