StJacques

Jour de Pentecôte, jour de grand vent!

Nous abordons progressivement l'Aubrac... Avant de quitter Aumont-Aubrac, nous nous rendons à l'église, bien restaurée mais qui est très sombre, il faut s'habituer à l'obscurité avant de pouvoir apprécier les beaux vitraux colorés!

Mais quittons le village à travers tantôt des forêts de pins, tantôt des prés, tantôt des landes riches en genêts qui ont bien du mal à fleurir par le froid actuel!

Certains passages sont très humides, pour ne pas dire inondés, les jonquilles mettent de la couleur dans ce tableau un peu terne vu l'absence de soleil.

À la Chaze de Peyre nous nous laissons surprendre par une église au clocher étrange, conique mais évasé vers le bas, sombre elle aussi, mais très belle! Une Vierge noire domine le portail sur le côté. Après cela, la pluie nous rejoint, avec un vent déjà soutenu!

Je traque désespérément les vaches de l'Aubrac avec mon appareil photo... Elles sont si belles avec leurs cornes fines et leurs cernes blancs autour des yeux (souvenez-vous, les auvergnates avaient des cernes noirs.. et semblaient maquillées)... Mais celles-ci semblent plus farouches et s'éloignent quand je m'approche...

Le terrain est de plus en plus humide, des étangs (ou des inondations?) s'étalent partout, avec des joncs...

Comme il pleut toujours , nous nous arrêtons pique-niquer "Chez Régine" où nous retrouvons pas mal de pèlerins déjà connus...

Après cela nous prenons la route vers Malbouzon, car le GR est paraît-il coupé par les inondations. La pluie reprend, le vent s'en donne à cœur joie, malgré nos vestes coupe-vent et nos capes superposées nous avons l'impression d'être à peine habillés. J'avance avec peine en titubant au gré du vent qui par moment retourne entièrement ma tenue de none. Dur dur de prendre des photos, l'appareil fait des sursauts, la pluie vire au grésil, les doigts gèlent... Vite, mes gants! On s'en souviendra, de ce premier contact avec l'Aubrac!

Malgré tout nous admirons les immenses panoramas... un peu lunaires au début avec beaucoup de collines et de trous. Les arbres se raréfient, l'herbe est déjà beaucoup moins riche, les zones inondées se multiplient... peuplées de jonquilles qui dansent au gré du vent! Les pissenlits, eux, se recroquevillent et ne parviennent pas à s'ouvrir. Ici et là quelques vaches paissent comme si le vent et la pluie ne les gênaient pas! D'ici la semaine prochaine, elles seront bien plus nombreuses vu que la fête de la transhumance va commencer (heureusement nous serons partis car ce genre de festivités remplit tous les hébergements... et je ne voudrais pas mettre mes pieds dans les pas des troupeaux... même si ce genre d'événement peut être très intéressant à voir!).

Au passage, nous nous intéressons à quelques burons (fermes utilisées uniquement en été quand les troupeaux sont en altitude, où le berger faisait autrefois sa tomme). Une éclaircie nous permet d'apercevoir au loin des sommets enneigés, le mont Lozère sans doute, peut-être les monts du Cantal... Trouverons-nous de la neige demain sur notre chemin lors de la dernière étape en Aubrac?

Traversant encore quelques-uns de ces grands espaces de plus en plus pauvres, humides, parsemés de plus en plus de pierres, entourés de clôtures en pierres sèches, nous arrivons à notre hébergement à Marchastel, un petit hameau blotti derrière un petit pic volcanique: la Tourre.

Le soir, repas à base de produits régionaux à l'auberge de la Tourre: au menu: salade de chèvre chaud sur pain d'épices caramélisé au miel avec noix, salade composée avec fricandeau, jambon fumé, noix, pommes de terre et tomme locale râpée. Dessert: tarte aux myrtilles et tarte au fromage local. Et pour couronner le tout, un beau tampon sur la credentiale!